A la réflexion je me dis que j'ai eu besoin de laisser passer un peu de temps avec cette date signification pour laisser de la place à une personne cher à mon cœur. Car cet anniversaire n'est pas (en première intention) le mien. 

Et même s'il s'agit d'une date hautement significative pour moi. Il est avant tout l'anniversaire de mon petit D'homme.

Alors voilà, il est 4h du mat' une nuit de pleine lune sous éclipse, une insomnie carabinée, et là je me dis "il est temps", c'est le bon moment, ça doit sortir, je pose donc ces quelques mots ici pour me libérer de cette vague qui m'a envahit ces derniers jours.

Go, je me lance ... 10 ans, un cap, une décennie, une étape peut être.

Il y a 10 ans, j'ai vécu le pire jour de ma vie alors qu'il était censé être le plus beau : la naissance de fils tant attendu. Mon petit miracle envoyé tout droit par l'univers.

Ce jour là, mon corps était là et il faisait ce qu'il pouvait mais moi je n'étais pas présente ... pour résumer rapidement : une complication, un haut-delà et un retour à la vie.

J'ai mis des années à soigner le traumatisme de ne pas avoir été présente pour l'arrivée au monde de mon bébé et d'avoir autant souffert dans ma chaire.

Les années ont passé, l'empreinte de cette expérience s'est atténuée progressivement.

Les 5 premières années, j'avais, à date anniversaire, des contractions et une angoisse (le corps et la psyché sont incroyables). Durant ces années impossible de les exprimer vraiment car c'est aussi un jour de fête un jour d'anniversaire pour un petit garçon magnifique. Les années ont passé, le temps et les thérapies ont fait leur œuvre. Les contractions ont cessés ...

Le corps se calme (merci la médecine chinoise ...) et l'émotionnel s'apaise mais reste malgré tout bien plus activé que j'aimerais à le penser et surtout à le vivre (Aux vus notamment des larmes qui sortent toutes seules à l'écriture de ces mots).

Une libération émotionnelle à la hauteur de son empreinte laissé il y a 10 ans.

Il y a quelques jours, j'ai reçu une information concernant les répercussions de cet événement sur ma vie dont je n'avais pas pris réellement conscience jusque là. Des mots forts délivrée par ma thérapeute "Tu es une survivante."

Je suis une survivante. C'est impressionnant de l'écrire.

Je pense que nous sommes très nombreux à l'être sans vraiment le mesurer et c'est d'ailleurs ce qui me motive à écrire ce texte.

Cette survivante qui grandit en moi (depuis 10 ans donc) a une soif de vivre incommensurable.

C'est elle qui a d'ailleurs fait de nombreux choix audacieux comme tout quitter pour aller vivre en Afrique de l'ouest avec des enfants en bas âge sans travail ni logement ...(Non mais sérieux qui fait ça...) Cette part de moi qui veut vivre à tout pris et part tous les moyens.

Je savais que cet événement m'avait profondément changé. Qu'il m'avait mis en connexion directe avec la valeur de la vie, avec mes ressources personnelles, qu'il m'avait permis de me connecter au subtil, que grâce à lui j'ai pu ouvrir mon champ de vision et modifier ma vision du monde. Que quelque part c'est ce virage dans ma vie qui fait que je suis à la place que j'occupe actuellement. Que tout a une raison d'être.

Je n'avais pourtant pas perçu cette forme de pression à vivre, à expérimenté, à créer, à développer, à aller de l'avant.

Je me qualifierai de quelqu'un de plutôt calme et posée. Le mode speed n'est pas activé en apparence mais il se tapis dans l'ombre.

Il se manifeste d'avantage dans des projets de vie qui font sens que dans une forme de quotidien.

Des projets de vie qui n'ont cessé d'évoluer depuis 10 ans. Avec du recul, j'ai vécu 3 vies professionnelles et peut être autant sentimentales avec 6 déménagements dans cet espace temps. De là où je me trouve aujourd'hui, et ben je trouve ça complément dingue (avec un regard bienveillant tout de même). Oui mais voilà le pire, je crois, c'est que j'ai l'impression de stagner que ce n'est pas assez. Je ne suis pas rassasiée d'une soif d'apprendre, de construire, de créer, de transmettre... avec passion et conviction.

Ce sentiment de stagnation créé inévitablement des frustrations car la vie ne peut pas aller tout le temps aussi vite. Alors le mode bulldozer est mis à mal. Il doit ralentir. Et même si c'est "Juste" car cela respect un timing naturel connecté à l'Univers, la survivante en moi ne l'entend pas. Pire, elle panique. Elle a peur de passer à côté de quelque chose. Je crois qu'elle a peur de ne pas vivre tout ce qu'elle a à vivre avant de mourir. Elle n'a pas peur de mourir car d'une certaine façon elle l'a déjà expérimenté. Elle a peur de ne pas vivre assez.

Elle est pressée et elle me mets la pression.

Je n'aime pas trop la pression. (Qui aime ça ... ?)

Ces derniers temps, j'étais persuadée d'être bloquée par des éléments extérieurs à ma vie (alors sans doute il y a un peu de vrai) mais avec cette nouvelle prise de conscience les choses trouvent une nouvelle perspective. J'ai ma part à prendre. Cette part de soif insatiable qui presse tout et sans doute tout le monde ... 

Il est encore une fois question d'équilibre. Un équilibre a trouver pour retrouver une envie de vivre peut-être un peu plus "mesuré" (oh que je n'aime pas ça... merci la résistance au changement 😅). Accueillir cette résistance. Ca veut dire quoi mesuré ? planplan ? fade? froide? ou plutôt calme? tempérée? sereine? plaisante? 

Aujourd'hui, (au moment où j'écris ces lignes) s'opterai pour un équilibre (point subtil à trouver) entre continuer à avoir des projets plein la tête, à apprendre, à créer et transmettre tout en prenant le temps et en faisant confiance au timing orchestré par l'Univers. Garder cette envie de vivre juste la réhydrater pour qu'elle n'ait plus aussi soif !

Honnêtement cela fait seulement quelques jours que j' ai pu conscientiser tout ça et le ressentir dans mon corps. Je n'ai pas encore la clef... Je vais faire confiance au processus de transformation.

Je sais déjà que ces quelques mots ont permis de libérer des émotions et de mettre en lumière certains aspects qui étaient jusque là inconnus ou incompris.

La vie, le cycle, l'accueil et la confiance feront le reste...
Il est 5h le processus se poursuit dans le sommeil. 

 

Marie-Julie MARCHE, praticienne en hypnose Ericksonienne et soins énergétiques Reiki

Besançon, le 14/03/25